L'ÉPREUVE EN LANGUE ÉTRANGÈRE / Notes du jury
1. La sous épreuve compréhension/restitution en français
- Nature des documents sonores : extraits avec un fort contenu informationnel (entretiens, conversations, reportages, extraits de journaux télévisés, pièces de théatre.)
- Accents variés mais pas trop fortement marqués.
- Durée des documents: 90 secondes au plus.
- Titre : un titre sera enregistré et permettra d'orienter l'écoute.
Modalités de l'épreuve :
- elle aura lieu en début d'entretien et ne sera pas suivie de
questions.
- Les membres du
jury ne disposeront pas du
script.
- les candidats disposeront d'un baladeur et d'une cassette sur
laquelle l'extrait et son titre seront enregistrés deux fois afin qu'ils n'aient
pas à manipuler l'appareil. 20 secondes de pause sépareront les deux
enregistrements. Les candidats pourront prendre des notes au fil des deux
écoutes.
- Les candidats auront ensuite une minute pour relire leurs notes
avant de passer à la restitution en français qui ne devra pas excéder 3
minutes.
Qualité du français : l'objectif essentiel de cette épreuve est d'évaluer la quantité d'informations restituées et non la qualité de la langue. Il n'en demeure pas moins que le candidat devra rester intelligible et que de trop nombreuses hésitations, des fautes récurrentes, une syntaxe très défectueuse seront sanctionnées.
2. La présentation, étude et mise en relation de documents divers
Textes de référence : le BO du
25 juin et la note de commentaire parue au BO du
2 septembre. Puisque nous sommes en année d'expérimentation, il n'est pas exclu,
qu'à l'issue de la première session, nous soyons amenés à apporter quelques
modifications à cette note de commentaire .
L'esprit de l'épreuve est de
tester, à l'issue de 4 années d'études universitaires, la capacité des candidats
à utiliser les connaissances acquises pour l'étude d'un dossier.
S'il s'agit
bien d'une épreuve universitaire qui vise à identifier les candidats qui
font preuve de connaissances culturelles solides et ordonnées tant dans le
domaine de la civilisation, de la littérature que de l'image, il est évident que
le jury cherchera aussi à valoriser un savoir-faire méthodologique. S'il
n'est pas dans son esprit d'évaluer un savoir faire qui ne s'appuie pas
sur des connaissances, il n'est pas non plus dans ses intentions de bonifier
et donc d'induire des préparations de type encyclopédiques. La contextualisation
des documents ne sera pas l'objet de l'évaluation et les extraits choisis
formeront un tout intelligible sans ressource documentaire extérieure.
N'oublions pas que nous nous situons dans le cadre d'un concours de
recrutement de futurs enseignants du
secondaire et que nous cherchons à mettre en cohérence l'évaluation avec les
savoir-faire indispensables à un professeur. Ce dernier pourra toujours avoir
accès à toute la documentation dont il a besoin mais encore faudra-t-il qu'il
soit capable de traiter avec intelligence les informations qu'il a collectées
pour analyser des documents, les mettre en relation afin d'en faire ensuite une
didactisation pertinente.
La constitution des dossiers et le choix des documents :
La note de commentaire du
2 septembre définit les documents comme écrits, culturels au sens large
(littéraires, philosophiques et historiques et iconographiques). L'intitulé
générique « culture et représentation(s) » nous a amené à définir les
documents selon deux pôles : «fiction and non fiction. Par fiction on
entend prose littéraire, poésie, théatre
Par non fiction il faut
entendre :
- des documents de nature civilisationnelle (textes, données chiffrées, statistiques, tableaux, cartes, presse d'époque).
- des documents iconographiques relevant du domaine de l'art, de la publicité, de la caricature, photographie..) avec pour restriction le fait que nous ne choisirons que des documents à l'origine en noir et blanc puisqu'il ne nous est pas possible d'avoir des photocopies en couleur.
Il en résulte donc que les dossiers pourront être constitués de la façon suivante :
- - (cas de 2 documents) : un texte de fiction et un texte de civilisation
- - ( cas de trois documents) :
- un document de civilisation + 2 documents littéraires
- un document littéraire + 2 documents de civilisation
- un document de civilisation + 1 document littéraire + un document iconographique
- 2 documents littéraires + un document iconographique.
Afin que la formation dispensée soit plus large que l'évaluation
proposée, il conviendra de n'exclure aucun des trois types de documents de la
préparation.
. Il n'y aura pas de hiérarchie dans les documents. Ils seront
numérotés 1, 2 et 3, et le texte contenant les faits de langue soulignés sera
toujours présentés en dernier. Les candidats peuvent s'ils le souhaitent entrer
dans le dossier par le document contemporain mais ceci n'est pas une
obligation.
Le jury a décidé de limiter les documents au 19e et au 20e
siècles sans s'interdire une incursion dans une période antérieure, incursion
qui ne nécessitera pas une connaissance particulière de la période.
. Le nombre de mots : afin de ne pas infliger aux candidats un temps de lecture trop long et de permettre des repérages et prélèvements divers qui viendront éclairer et argumenter la synthèse, le jury s'astreindra à proposer des dossiers qui ne seront pas d'une longueur excessive et n'excéderont pas 1500 à 2000 mots. 1500 mots en présence d'un document iconographique et 2000 en présence de textes seuls.
. Les ouvrages de référence mis à disposition des candidats
seront :
- le Robert des noms propres
- un dictionnaire unilingue (le
Collins Cobuild)
La consigne
Chaque dossier sera accompagné d'une consigne qui guidera sans
contraindre et ne constituera pas l'ébauche d'un plan. Elle commencera
ainsi :
« A partir
des documents proposés, vous organiserez une synthèse qui pourra s'articuler par
exemple autour de notions telles que...»
Il est bien évident que cette
consigne sera en parfaite cohérence avec le barème et sera élaborée en même
temps que ce dernier. Elle sera donc remise aux candidats en salle de
préparation.
Présentation de pistes pour le traitement de 2 dossiers
L'un constitué d'un document de civilisation, d'un document de littérature et d'un document iconographique, l'autre constitué de deux documents de fiction et d'un document non fiction qui se trouve être un document iconographique.
A propos du dossier Jane Austen / Photo / David Arnason
Consigne : A partir des documents proposés, vous organiserez une synthèse qui pourra s'articuler par exemple autour de notions telles que la représentation, le point de vue, la fonction du décor, le montré/caché
Ce dossier est constitué de trois documents, placés par ordre
chronologique : un extrait de roman, une photo, un extrait d'une
nouvelle canadienne.
Chacun de ces documents, à sa manière, selon donc le
système de signes qui lui est propre envisage ce qui pourrait être défini comme
le possible d'une description, l'installation d'un décor, la mise en place et
l'interrogation d'un regard, voire l'inscription dans le document d'un sujet
regardant.
On pourrait s'attendre à ce que les candidats repèrent (il s'agit
d'une gradation, statique vs dynamique) la double articulation des documents,
selon le temps et selon le point de vue. Cette double articulation correspond
aussi (autre manière de l'envisager donc) à la manière dont ils ont
organisés.
roman 19e | photo | nouvelle 20e | |
selon le temps | I might have | peindre comme progressif vs la photo comme instantané | when my last book came out ... I'm going to ... |
selon le point de vue | dedans / dehors | modèle "de face" / de dos | I / you / the girl |
roman 19e | photo | nouvelle 20e |
"description réaliste"/déréalisation (objects taking different positions + I might have) | la grande oblique qui raye la photo | fiction et métafiction |
La lecture des divers documents conduira à l'élaboration de diverses pistes d'analyse, il s'agit ici (sans aucun souci d'exhaustivité) d'en indiquer quelques unes puis d'essayer de montrer comment elles s'intègrent au méta-barème .
Quelques pistes de lecture
la grande diagonale de la photo
le double cadrage, le double
regard,
personnages en train de regarder/dessiner (s'approprier le modèle) +
un regard "neutre", regard photographique au centre
vers l'effacement du
décor ? Austen "joue le jeu", le deuxième texte interroge le décor et le
"traitement » du
décor, photo décor existant mais en décalage
"la femme", "objet" d'étude, les
féministes, le personnage féminin (à travers les trois documents)
la "chose
vue", la "chose regardée", les codes, les signes de la description, voir/être
vu, le (les) renversement(s) de la (des) conventions
le mélange des types de
représentation
A Girl's Story --> auto-désignation
You
personnage/auteur
nature / artefact construit (mais aussi "l'art des
jardins", autre forme de convention) chez Austen: description comme véhicule
d'un jugement (valorisation du
propriétaire) dans A Girl's Story jugement sur la "manière" d'écrire vers
la maison/dans la maison, la répartition des personnages (dans les trois
documents)
Intégration au méta-barème : le barème
contresens, paraphrase linéaire, document "oublié", exposé incohérent | |
"niveau" 1, what | compréhension minimale du contenu de tous les documents + prise en compte de l'ensemble du dossier (attestée par la prestation dans son ensemble) |
repérages (statiques) de "points communs" explicites | |
naturel / artificiel la femme le décor / le paysage peindre / dépeindre | |
"niveau" 2, how instrumentalisation |
(début) de mise en relation, (début de) travail sur l'implicite |
dynamisation, (construction / organisation / argumentation / micro-analyses) | |
stéréotypes / codes le regard / les regards le point de vue clôture / ouverture regardé / regardant le caché / le révélé | |
"niveau" 3 what for | interprétation, démonstration aboutie, navette implicite / explicite |
mise en cohérence | |
appropriation du
décor (paysage, choses vues) idéologie, conforte au lieu de subvertir (contrairement aux apparences) "colmatage" (instead , au lieu de) |
PRÉSENTATION DES FAITS DE LANGUE
PRÉSENTATION DES FAITS DE LANGUE
L'épreuve reste, dans ses grands traits, identique à celle des sessions précédentes : l'exposé se fait en français, il porte sur trois faits de langue prélevés dans le dernier texte du dossier de synthèse, et la présentation peut être faite avant ou après l'exposé portant sur le dossier. Les attentes du jury ne sont aucunement modifiées, tant sur le contenu que sur la forme de l'exposé.
Une seule modification cependant interviendra dès la session 2000 : les faits de langue ne portent plus d'étiquette GN (groupe nominal), GV (groupe verbal), EC (Enoncé complexe) comme auparavant. Ils sont seulement numérotés en chiffres romains dans la marge. Cette modification vise à donner plus d'autonomie au candidat dans le choix et la construction de sa problématique.
Le candidat devra donc savoir identifier lui-même la catégorie du constituant qui lui est donné à analyser et repérer le type de fait de langue à analyser : il peut s'agir d'un fait remarquable de par sa structure syntaxique ou d'une forme dont il faudra rendre compte en termes de choix énonciatifs, discursifs de la part de l'énonciateur.
Il va de soi que les caractéristiques typologiques du texte où sont soulignés les faits de langue influent sur leur problématisation et leur traitement. Un texte argumentatif de type " non-fiction " ne fournira pas les mêmes faits de langue qu'un texte de " fiction ".
Le changement d'étiquetage ne consitue pas une modification fondamentale de l'épreuve, qui consiste toujours à présenter un fait de langue comme la réalisation en contexte d'un phénomène linguistique, quel que soit ce contexte.
Dans les deux dossiers présentés, trois faits de langue sont prélevés dans un texte " non-fiction" (London, A Social History), trois autres dans un texte extrait d'une nouvelle (A Girl's Story).
Quelques notes sur les trois faits de langue tirés de la nouvelle A Girl's Story
1) I don't do settings / I can't do setting
La problématique ici consiste à contraster deux propositions divergentes sur deux points : l'auxiliaire (DO/CAN) et la forme du complément d'objet (settings/setting).
Le contexte permet de repérer d'emblée que le premier de ces deux énoncés
s'insère dans le domaine du
factuel (cf. DO), construit à partir
de ce qui a été observé dans " my last book ". A partir
de cette occurrence unique, on tend vers la généralisation (marquée par le
pluriel de settings) par itération d'occurrences.
Le second énoncé au
contraire renvoie à la capacité du
sujet à planter des décors, potentialité que l'énonciateur va mettre en oeuvre
dans la suite du
texte. Setting au singulier a ici un sens purement notionnel, déconnecté
de toute actualisation.
2) I could do a lot more of that, but you wouldn't like it .
Il s'agit ici de justifier l'emploi de ce would (WILL + ED). Le ED de décrochement modal se justifie à partir d'un enchaînement d'hypothèses (I could do a lot more, but if I did, you wouldn't like it) que l'on peut retrouver en s'appuyant en particulier sur la présence de BUT.
3) Most of the world's great books are about the conflict between reason and passion.
Le candidat est ici confronté à un groupe nominal complexe, dont il doit détailler la structure syntaxique. Sa présentation pourrait notamment déboucher sur le constat que la tête syntaxique et la tête sémantique de ce groupe nominal ne coïncident pas (la tête syntaxique est le pronom MOST, complémenté à droite ; la tête sémantique est BOOKS).
Documents mis au point par le jury.