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Version : Orlando
Message de 11armand11 posté le 04-11-2005 à 15:32:57 (S | E | F | I)
Voici une version qui me parait plus facile que la précédente, malgré le nom de l'auteur. C'est un texte qui éclaire tout le livre, de mon point de vue, et le livre vaut la peine d'être lu.
Correction par PM si possible, sinon, ben, on se donne jusqu'à mercredi 9 au soir ?
Bon courage !
The age was the Elizabethan ; Their morals were not ours ; nor their poets ; nor their climate ; nor their vegetables even. Everything was different. The weather itself, the heat and cold of summer and winter, was, we may believe, of another temper altogether. The brilliant armorous day was divided as sheerly from the night as land from water. Sunsets were redder and more intense ; dawns were whiter and more auroral. Of our crepuscular half-lights and lingering twilights they knew nothing. The rain fell vehemently, or not at all. The sun blazed, or there was darkness. Translating this to the spiritual regions as their wont is, the poets sang beautifully how roses fade and petals fall. The moment is brief they sang ; the moment is over; one long night is now to be slept by all. As for using the artifices of the green house or conservatory to prolong or preserve these fresh pinks and roses, that was not their way. The withered intricacies and ambiguities of our more gradual and doubtful age were unknown to them. Violence was all.
(Virginia Woolf, ‘Orlando’)
Message de 11armand11 posté le 04-11-2005 à 15:32:57 (S | E | F | I)
Voici une version qui me parait plus facile que la précédente, malgré le nom de l'auteur. C'est un texte qui éclaire tout le livre, de mon point de vue, et le livre vaut la peine d'être lu.
Correction par PM si possible, sinon, ben, on se donne jusqu'à mercredi 9 au soir ?
Bon courage !
The age was the Elizabethan ; Their morals were not ours ; nor their poets ; nor their climate ; nor their vegetables even. Everything was different. The weather itself, the heat and cold of summer and winter, was, we may believe, of another temper altogether. The brilliant armorous day was divided as sheerly from the night as land from water. Sunsets were redder and more intense ; dawns were whiter and more auroral. Of our crepuscular half-lights and lingering twilights they knew nothing. The rain fell vehemently, or not at all. The sun blazed, or there was darkness. Translating this to the spiritual regions as their wont is, the poets sang beautifully how roses fade and petals fall. The moment is brief they sang ; the moment is over; one long night is now to be slept by all. As for using the artifices of the green house or conservatory to prolong or preserve these fresh pinks and roses, that was not their way. The withered intricacies and ambiguities of our more gradual and doubtful age were unknown to them. Violence was all.
(Virginia Woolf, ‘Orlando’)
Réponse: Version : Orlando de pepe69, postée le 06-11-2005 à 10:48:11 (S | E)
Bonjour armand.
Je souhaitais être le "premier de cordée". Et voilà......c'est fait. Tant pis pour les autres alpinistes! Ils risquent leurs vies!
D'un pas chancelant, je démarre donc l'ascension:
C'était à l'époque d'Elisabeth 1ère d'Angleterre(1533/1603);leurs états d'esprit n'étaient pas les nôtres; ni leurs poètes; ni leur climat; ni même leurs légumes. Tout était différent. Le temps lui-même, la chaleur de l'été et le froid de l'hiver, étaient, croyez-le, d'un tout autre caractère. Le jour qui brillait comme une armure(!!!)était découpé de façon aussi abrupte par rapport à la nuit, que la terre vis-à-vis de l'eau. Les couchers de soleil étaient plus rouges et plus intenses; l'aube était plus blanche et plus aurorale. De nos pénombres crépusculaires et longues aurores naissantes, ils ne connaissaient rien. La pluie tombait avec véhémence ou pas du tout. Le soleil brillait comme un brasier, ou l'on était dans l'obscurité. Transposant cela aux provinces d'adoption, comme c'était la coutume, les poètes ont chanté, admirablement, comment les roses perdent leur éclat et leurs pétales. Ils chantent que le moment est bref; l'instant s'achève; une longue nuit pour que maintenant tout s'endorme. L'usage des stratagèmes de la serre ou du jardin d'hiver pour prolonger ou préserver frais ces oeillets et roses, ce n'était pas leur méthode. Les subtilités et ambiguités surfaites de notre époque plus graduelles et incertaines leur étaient inconnues.
(Viginia Woolf, "Orlando").
Que Virginia nous aura fait souffrir!!!
Ce type de texte n'est pas sans rappeler Lamartine, et je n'hésite à faire confiance à la mémoire pour déclamer:
"Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encore jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres,
Monte et blanchit déjà les bords de l'horizon."
armand de nous avoir fait transpirer. Je me suis régalé.
A bientôt.
pepe69
Réponse: Version : Orlando de marie37400, postée le 09-11-2005 à 19:29:33 (S | E)
Good evening Armand and everybody
Easier but I have really enjoyed it !!!
L’époque était élisabéthaine ; leurs mœurs n’étaient pas les nôtres, ni leurs poètes, ni leur climat, ni même leurs légumes. Tout était différent. Le temps lui-même, la chaleur de l’été et le froid de l’hiver étaient, nous pourrions le croire, d’une toute autre nature. L’armure éclatante du jour était partagée, comme soudainement, de la nuit comme la terre de l’eau. Les couchers de soleil étaient plus rouges et plus intenses : les aurores plus blanches et plus typiques de l’aube. De nos demi-jours crépusculaires et crépuscules prolongés il ne connaissaient rien. Traduire cela vers les régions spirituelles comme à leur habitude , les poètes le chantaient admirablement, comment se fanent les roses et tombent les pétales. Ils chantaient que l’instant est bref ; l’instant est passé ; tous vont maintenant dormir une longue nuit. Quant aux astuces de la serre ou du jardin d’hiver pour prolonger ou protéger ces frais œillets et roses, cela n’était pas leur façon de faire. Les complexités et les ambiguités opposées de notre époque plus progressive et incertaine leur étaient inconnues.
What a beautiful text,
Armand
Marie
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Edité par marie37400 le 09-11-2005 21:21 Eh oui, j'y reviens
Réponse: Version : Orlando / correction de 11armand11, postée le 09-11-2005 à 22:28:23 (S | E)
Voilà la correction, à l'heure. Merci beaucoup aux deux courageux qui ont tenté ce voyage dans le temps.
Pour ceux qui n'ont pas eu le temps, ou qui n'ont pu parvenir au bout, vous pouvez toujours lire, comparer, vérifier, contester, creuser, voire bûcher, ou bêcher le jardin d'hiver. N'hésitez pas à me contacter.
C’était l’époque Elizabéthaine ; leurs moeurs n'étaient pas les nôtres; ni leurs poètes; ni leur climat; ni même leur flore. Tout était différent. Le temps lui-même, la chaleur de l'été et le froid de l'hiver, étaient, on peut le penser, d'une brutalité toute autre. L’armure éclatante du jour se détachait aussi abruptement de la nuit, que la terre de l'eau. Les couchers de soleil étaient plus rouges et plus intenses; les aubes étaient plus blanches et plus aurorales. De nos demi-jours crépusculaires, de nos points du jour qui s’attardent, ils ne connaissaient rien. La pluie tombait avec véhémence ou pas du tout. Le soleil flamboyait, ou régnaient les ténèbres. Les poètes, selon leur habitude, transposaient tout cela dans les sphères de l’esprit, et ils chantaient bellement comment les roses perdent leur éclat, comment tombent les pétales. Le temps est court, chantaient-ils ; le temps est écoulé; à présent tout doit reposer en une longue nuit. Quant à user d’artifices comme les serres ou les jardins d'hiver pour prolonger ou préserver la fraicheur d’une rose, et sa douceur, ce n'était pas leur façon de faire. Les enchevêtrements et ambiguités surfaites de notre époque plus progressive et incertaine leur étaient inconnues. La violence était tout ce qu’il y avait.
(Viginia Woolf, "Orlando").
Note : la traduction "jardin d'hiver" m'a été fournie par Pepe 69, que je remercie d'autant plus : elle m'a évité un faux-sens complet
A bientôt
Armand